
Galerie L77, 77 rue Lepic, 75018 Paris.
77 collages exposés dont 74 originaux et 3 grands formats.
Cabinet de curiosité(s)
Collages de Pascaline Dargant
Les curiosités un peu étranges de Pascaline Dargant s’inscrivent dans la tradition des cabinets de la Renaissance où les humanistes, les érudits et les puissants rassemblaient dans des boites à trésors « des choses rares, nouvelles et singulières » allant des cornes de licorne aux œufs d’autruche en passant par les herbiers du Nouveau Monde ou des creusets alchimiques... C’est aussi une référence au cabinet de toilette de son enfance dans lequel étaient accrochés les découpages en papier d’argent de sa mère artiste et des collections de cartes postales coquines « Belle Epoque ».
Au fil des ans et de la maturité, elle s’est muée en metteuse en scène de son théâtre intérieur. Armée de colle et de ciseaux, l’artiste explore à sa façon une autre manière de parler de l’image féminine, des projections limitées à la femme-objet, de corps instrumentalisés réduits aux attributs de la séduction. Ses collages s'élaborent au gré de ses humeurs, fantasmes, coups de gueule ou des soubresauts de l’actualité. Le tout est passé à la moulinette de sa créativité. Mine de rien, avec humour et sensualité, elle capture l’air du temps : fulgurance de l’instant, concentré d’inconscient... L’œil averti reconnait d’emblée la marque de fabrique de Pascaline Dargant : une touche vintage, une once d’élégance sexuelle et une bonne cuillerée à soupe du chic discret d’une bourgeoisie bunuelesque.
Jeu de piste, rébus ou cadavre exquis ? L’artiste, telle Alice, nous entraîne dans un univers aussi merveilleux que généreux. Un monde foisonnant à multiples entrées qui fourmille d’exubérance. La force du petit détail qui tue, tord le cou aux clichés réductionnistes de la femme objet. C’est un hymne à la liberté féminine qui prend les devants en affirmant son pouvoir. C’est une invitation à la redéfinition des rôles. Cette femme stéréotypée ne subit plus le regard des hommes, elle en joue et s’en affranchit. Elle prend son destin en main. C’est la force de Dame Nature. Le mystère des origines est aussi bien présent. Autant artistique que militante, cette ode à la nature interroge sans cesse l’appartenance de l’humain au vivant. Des questionnements qui résonnent profondément avec l’esprit du temps.
Emmanuel Tagnard, journaliste



Du 23 novembre 2024 au 9 mars 2025.
Ouvert du mardi au samedi de 15h à 18h (présence de l'artiste les samedis après-midi).


infodargantcollages@gmail.com